Axe 1 – Usage des SDHI et alternatives
Agronomie, économie
Rémy Ballot et Marion Desquilbet
Nous retraçons la littérature scientifique mondiale décrivant les utilisations agronomiques passées et actuelles des principales substances actives SDHI et leurs alternatives chimiques et agronomiques. Puis nous dresserons un état des lieux des usages des
SDHI en France. Il décrira leurs effets sur le rendement et sur les coûts des fongicides, de l’énergie et de la main d’œuvre, ainsi que les pratiques alternatives allant de la substitution de fongicides à la reconception des systèmes de culture.
Axe 2 – Mécanismes de toxicité chez les rongeurs
Toxicologie, physiologie
Erwan Bézard, Colette Denis
Nous étudions les mécanismes de toxicité des SDHI in vivo chez les rongeurs, en nous focalisant sur la fonction mitochondriale et le métabolisme énergétique. Nous évaluons l’impact des dysfonctionnements liés à une altération des fonctions mitochondriales et métaboliques sur la physiologie, et leur association avec le développement de maladies neurodégénératives, rénales et intestinales.
Axe 3 – Mécanismes de toxicité chez l’humain
Toxicologie, biologie
Sylvie Bortoli, Judith Favier, Thierry Gauthier
Chez l’être humain, l’inactivation génétique de la SDH par des mutations conduit au blocage partiel ou total de son activité, avec pour conséquence le développement de pathologies sévères (neuropathies, maladies rénales, cancers). L’exposition aux SDHI pourrait conduire à une inactivation chimique avec des effets comparables à ceux observés chez des sujets présentant des mutations génétiques de la SDH. Ainsi, grâce à des modèles cellulaires, nous cherchons à déterminer si une exposition à ces pesticides est capable d’entrainer des altérations connues liées à la SDH, comme les dérégulations épigénétiques, la reprogrammation métabolique et/ou le stress oxydant. Ces mécanismes pourraient être associés à la survenue de maladies chroniques.
Axe 4 – Exposition humaine et pathologies
Jean-Marc Bonmatin, Pierre Lebailly, Joost Schanstra
Des méthodes analytiques sensibles et fiables sont développées pour mesurer l’exposition réelle aux SDHI. Elles seront utilisées pour mesurer l’exposition humaine par voie alimentaire (boissons, fruits, céréales, légumes…). Certaines expositions en lien avec la santé de l’abeille seront également mesurées (miel, pollen).
Sur le plan épidémiologique, nous cherchons à déterminer si les niveaux de SDHI urinaires dans des cohortes d’agriculteurs et de sujets de la population générale sont corrélés à l’incidence de cancers et de maladies chroniques rénales.
Axe 5 – Impacts des SDHI sur les organismes cibles
Les SDHI sont utilisés contre les champignons pathogènes, mais aussi contre pcertains vers (nématodes). Nous étudions l’effet des SDHI sur la synthèse de mycotoxines produites par les champignons pathogènes et la toxicité chez le nématode. Ces effets sont comparés avec ceux observés chez les organismes non-cibles, afin de questionner la spécificité de ces substances.
Axe 6 – Impacts des SDHI sur les organismes non-cibles
Ecotoxicologie
Frédéric Delbac, Séverine Jean, Christophe Roux
Les SDHI sont persistants dans l’air, l’eau et le sol. Ils ciblent un processus largement conservé chez les êtres vivants : la respiration cellulaire. Ainsi, comme les organismes cibles, tous les autres êtres vivants sont potentiellement soumis à des altérations de la fonction mitochondriale et du métabolisme énergétique. Nous étudions ces mécanismes in vivo, notamment chez certaines espèces de poisson, de champignons du sol, ainsi que chez l’abeille domestique.
Axe 7 – Evaluation des risques et réglementation des SDHI
Sociologie et histoire des sciences, économie
David Demortain, Marion Desquilbet, Nathalie Jas
Nous nous intéressons aux méthodes d’évaluation des risques qui s’appliquent aux pesticides, aux controverses qui les entourent et à leur éventuelle évolution ou réforme. Nous étudions les connaissances mobilisées dans les procédures réglementaires pour évaluer les effets hors-cible des pesticides et les délais de prise en compte des données de la recherche publique dans ces procédures. Nous analysons notamment les pratiques et les outils utilisés pour l’évaluation de la cancérogénicité des pesticides, les arguments avancés pour expliquer leurs modes d’action, les limites des méthodes standards et leurs alternatives possibles.
Axe Transversal
Animation du réseau et co-construction des connaissances
Jean-Marc Bonmatin, François Chamaraux, Laurence Huc
Afin de produire des connaissances selon l’approche EcoHealth, nous mettons en place une animation scientifique à travers l’organisation d’ateliers de travail et de séminaires transversaux, internes ou publics.
Nous assurons la coordination scientifique, éthique et la gestion des données produites au sein des différents axes. Les résultats sont rassemblés afin d’obtenir une vision intégrée de la problématique de l’usage des pesticides SDHI.